[Like&Share] Les Elles de : Fadily CAMARA
Qui est Fadily ?
Dans son premier seule en scène, Fadily Camara parle girl power et empowerment noir sur fond de pop culture. L’occasion de rassembler les publics dans l’intimiste théâtre du Point-Virgule, à Paris.
Nous sommes à quelques jours de la journée internationale des droits de la femme, et ni une ni deux, Fadily Camara sautille sur l’occasion pour donner le ton à l’ouverture de son spectacle. Ce soir-là, elle a enfilé son combo salopette-baskets et osé le chemiser vert. Même pas peur. Les codes et les superstitions, trop peu pour celle qui pourrait être une Femen si elle le voulait… Mais « elle n’est pas dans leur délire ».
Dans son premier seule en scène, Fadily Camara parle girl power et empowerment noir sur fond de pop culture. L’occasion de rassembler les publics dans l’intimiste théâtre du Point-Virgule, à Paris.
Nous sommes à quelques jours de la journée internationale des droits de la femme, et ni une ni deux, Fadily Camara sautille sur l’occasion pour donner le ton à l’ouverture de son spectacle. Ce soir-là, elle a enfilé son combo salopette-baskets et osé le chemiser vert. Même pas peur. Les codes et les superstitions, trop peu pour celle qui pourrait être une Femen si elle le voulait… Mais « elle n’est pas dans leur délire ».
La petite protégée de Fary – à qui elle doit la mise en scène sobre et efficace de son spectacle – se rêve plutôt en Michelle Obama, capable de transformer un loser en président. « On nous reproche souvent le fait de se tourner vers des modèles américains, mais où était les femmes noires visibles en France à qui je pouvais m’identifier petite ? », s’interroge-t-elle en citant une ribambelle d’actrices noires américaines.
Métissage
A 25 ans, l’ex poulain du Jamel Comedy Club s’émancipe seule sur les planches dans un premier one woman show teinté d’empowerment. A coup de phrases d’auto-motivation débitées avec un accent so amewican, elle scande des « I’m Black I’m Proud » (je suis noire et fière) à faire se retourner, hilare, James Brown dans sa tombe… Quand elle ne se livre pas à des prêches endiablés avec la rhétorique d’un leader africain pour en finir avec la « dictature capillaire ». Bref, tordant et inspirant.
C’est donc cheveux afro naturels ramassés en chignon que la jeune femme impose sa féminité et « son métissage », dixit la Sénégalo-Guinéo-Marocaine. « J’avais envie de montrer que, oui, je suis une femme noire mais que tout va bien, je ne me sens pas opprimée hein ! », lance-t-elle en empruntant une voix de cartoon quand nous la rencontrons dans les bureaux parisiens de l’agence de communication qui la soutient. « J’explique aussi pourquoi on ne peut pas venir toucher les cheveux d’une femme noire parce que c’est pas un animal quoi », poursuit-elle.
Un discours que l’on retrouve chez les afro-féministes, mouvement dans lequel Fadily se reconnaît mais ne s’enferme pas. « Ma vision du féminisme, c’est avant tout de se sentir bien en tant que femme, et surtout en tant qu’être humain », défend celle qui a également grandi en admirant les sketches de Murielle Robin. Aussi, aborder la question de la couleur de peau c’était surtout le moyen pour elle « de poser les cartes sur table d’emblée et de passer à autre chose », précise-t-elle en faisant jaillir un « wakanda » intempestif et fier, tout en s’esclaffant le poing levé.
Une copine qui nous veut du bien à tous
Parmi le public, place à la mixité. Des Noirs, des Blancs, des enfants, des jeunes et des moins jeunes. La gamine de Neuilly-sur-Marne – « NSM, représente » – aujourd’hui installée à Paris, livre une succession de sketches aux thématiques universelles, capables de parler autant aux millennials en manque de street crédibility qu’aux mamans de la génération X en quête de likes sur Instagram. Fadily, en bonne copine plus drôle que ta BFF, s’adresse à tout le monde. Vive, spontanée, elle maîtrise l’art de l’impro avec un débit mitraillette – elle ne boira pas une seule goutte d’eau en une heure de show ! – et s’adapte au public avec lequel elle n’hésite pas à interagir. « A force de monter sur scène tous les soirs et d’être face à différents type de publics – des gens qui rient, qui sourient, qui sont fatigués, des gens bourrés même, ma langue est obligée de faire du self-défense ». Bref, une capacité d’adaptation qui rassemble.
Source : Par Eva Sauphie - Jeune Afrique